Ce qui nous amène au jour de mon
anniversaire :D 25 ans, c’est assez douloureux mais la pilule passera très
correctement avec la journée que nous allons vivre. Let’s go buddies !
Arrivé à la Marina à 7h50, petit
tour sur le quai, embarquement vers 8h00, notre catamaran le « Silver
Sonic » nous attendant bien gentiment. Nous assistons à la préparation du
bateau, les plateaux de nourriture, l’équipage qui arrive et voilà le moment,
nous sommes hélés par une personne de l’équipage afin de checker les tickets et
on rentre dans le ventre du monstre. Un bateau de 30 m développant
35 nœuds nautiques en vitesse de
croisière. Le panneau nous indique un beau temps mais des conditions en mer
assez difficiles. Tout le monde est à l’intérieur et nous sommes invités à
prendre un petit café avec des pancakes ou des fruits pendant que nous
remplissons un questionnaire genre « ils sont responsables de rien
s’il arrive quelque chose, genre attaque de Carcharodon Megalodon ou chute de
météorite ». C’est parti le bateau part ! Au bout de quelques minutes,
effectivement, la mer est assez agitée et ceux du pont supérieur (nous compris)
commence à déguster. 3 Japonais, après une bonne vague en plein face,
abandonneront le pont … lopettes … et devinez quels seront les deux derniers
vaillants et braves sur le pont affrontant les vagues percutant le
navire ? Vos deux serviteurs ^^ ! Nous serons obligés de rentrer
quand un membre de l’équipage nous demandera de descendre checker l’équipement
pour la journée. Une fois la taille des palmes trouvée, le masque opérationnel,
on retourne se prendre deux trois vagues sur le pont supérieur ! Bon 1h30
de navigation c’est long et la mer est vraiment agitée. Au bout d’une heure, je
commencerai à me sentir un peu nauséeux, une probable punition divine pour
avoir dit quelques minutes plutôt qu’un breton ayant le mal de mer n’était
qu’une ineptie … rigolez rigolez !
Nous arrivons sur le 1er des
3 spots de la journée et c’est parti, on plonge !! Que dire ? Une
merveille, la 8ème merveille du monde comme elle est
surnommée ! Des champs de coraux à perte de vue, une faune impressionnante,
des poissons de toutes les couleurs partout autour de soi, le corail à 30cm de nous
à certains endroits… les mots paraissent bien fades en comparaisons de ce que
nous avons vu mes amis et même les photos ne rendent pas vraiment honneur à ce
déluge de beauté. Par contre le temps se gâte et à un moment mon dos se fait
torpiller par je ne sais quoi qui le martèle, un coup d’œil en dehors de l’eau
et je m’aperçois que les dieux nous pissent dessus, le jour de mon
anniversaire, vous y croyez-vous ! Hallucinant, je serai un poil plus
musclé j’irai leur faire la tête au carré ! Ils ont d’ailleurs dû avoir
peur de mes menaces car la pluie cessera peu de temps après. Mais la mer reste
agitée, vraiment agitée, cela est difficile de rester en place ou de nager à
contre-courant, cela demande beaucoup d’efforts et il n’est pas rare de lutter
une bonne minute pour s’apercevoir que nous n’avons pas bougé de plus de 30 cms
alors qu’une vague arrive et vous porte 3 mètres plus loin. Consolation les
poissons suivent la danse avec vous et se font propulsés par la même occasion
mais cela rend la tâche vraiment ardue et une demi-heure dans l’eau vous épuise.
De plus l’eau est relativement froide car nous sommes sur les Récifs
D’Agincourt qui se situent sur la partie extérieure de la barrière c’est-à-dire
prêt de la séparation avec l’océan, ce qui est l’une des causes de ce courant
relativement agressif. Nous remontons sur le bateau par la plateforme
hydraulique et nous nous réchauffons dans nos serviettes car le vent qui
s’engouffre dans le ventre de la bête nous glace les os. Les derniers plongeurs
remontent et nous voici en route pour le deuxième spot à 10mins de là !
Malheureusement
nous ne retiendrons pas les noms des 3 spots, pas facile à comprendre avec le
vent et pas de crayon papier pour le retenir. Entre temps nous avons le droit à
un buffet chaud et froid avec des crevettes, des fruits, du riz, du poulet avec
de la sauce, mais vos deux humbles serviteurs ne se nourisseront que de fruits
et de focaccias, le ventre ne pouvant supporter les remous et gérer la
nourriture, nous préférerons ne pas jouer avec le feu. Visiblement certaines
personnes ne sont pas douées de raison, ils s’empiffreront joyeusement et
pendant un bon moment… certains le paieront ensuite ! Bref nous avons le
droit à un briefing avant chaque plongée sur le spot sur lequel nous sommes. On
écoute vite fait car l’envie de renfiler le matériel de snorkeling nous attire
vers la plateforme. Une fois équipé, c’est reparti et la … comment l’expliquer
ou le décrire … des champs de coraux bleu nuit, des gros poissons, des petits
bleu fluo, des poissons perroquet, des coraux durs et des mous, des bénitiers
géants pouvant atteindre les 60kg …. Ahhhhhh encore 30 minutes de rêve. Mais le
temps ne change pas et nous sommes baladés, je bois la tasse à plusieurs
reprises en tentant de reprendre mon souffle à la surface. La respiration avec
un tuba, pour ceux qui connaissent, ne permet pas un débit en oxygène
phénoménal et avec le courant et l’effort c’est tout juste et, de plus, il faut
bien évacuer l’eau du tuba après un petit tour en profondeur. Le ventre quant à
lui continue de subir les remous des vagues et commence à saturer de se faire
trimballer mais pour le moment ça tient bon. Il y a déjà plusieurs malades dans
le bateau dont un Asiatique, pour qui nous avons eu vraiment mal au cœur car
malade depuis le départ du port et ce jusqu’à la fin de la journée. $190 dollar
pour contempler le motif des fauteuils toute la journée, allongé sur les
banquettes ! Une petite fille également après sa 1ère plongée
ne recommencera pas et elle n’est pas seule, il y a plusieurs cas de mal de mer
à bord.
Bref fin du second spot, direction le 3ème à un quart
d’heure de la. Dernier spot, dernier briefing, dernière fois que l’on enfile
les palmes. La plateforme hydraulique reçoit beaucoup d’eau et les vagues la
percute assez violemment, tâche difficile d’enfiler ses fichus palmes avec ces
conditions. Une fois équipé, let’s go … des champs de coraux, des falaises de
coraux même avec des poissons dans tous les sens, dont un avec un museau très
long, un autre tout fin et très long, encore un spectacle magnifique et
émouvant. Tant de formes de vie différentes, vivant en osmose, en symbiose
même, se moquant du reste du monde, un écosystème indépendant et si riche. Il
est triste de penser que la menace pesant sur cette merveille devient de plus
en plus importante avec le réchauffement climatique par exemple qui engendre un
blanchissement des coraux (ceux-ci perdant leur pigmentation). Les dégâts
provoqués par les hommes sont importants et il faut savoir que seulement 1/3 de
la barrière est classée National Park et donc protégée de la pêche … Les 2
autres tiers sont assaillis par les touristes, certains n’hésitant pas à
toucher les coraux, monter dessus (sachant que pour certains le simple fait de
les toucher peut les tuer). Bref une telle merveille en si grand danger L Et voilà vous dites-vous,
la journée est finie … et bien non car le retour restera épique mes amis.
Donc la mer est toujours aussi en
colère et nous devons repartir, les 20 première minutes la mer bouge pas mal
mais pas plus qu’au début et là nous avons droit à une annonce du commandant de
bord qui nous informe que la mer devant nous est très agitée et que la traversé
risque de ne pas être de tout repos … et les enfers se sont déchainés sur le
bateau ! Une scène irréelle : les affaires des cuisines qui
valdinguent partout, les vagues qui percutent le bateau sont des vraies
guillotines, les gens rigolent au début et deviennent blancs par la suite. Le
bateau est percuté non pas par l’avant ce qui aurait entrainé un mouvement plus
en forme de rollercoaster mais latéralement, ce qui nous balance de droite à
gauche. Et la cela devient vraiment corsé, les gens commencent à vomir et ceux qui ont trop mangé le paye immédiatement.
L’équipage court à droite à gauche distribuant des sacs, en reprenant d’autres,
tous armés de gants en latex. Et la … l’instant ou j’ai cru que nous allions
mourir, une vague nous percute, nous sommes à 35 nœuds (ce qui approche des
65km/h) , la ligne de flottaison du navire devient irréelle (honnêtement nous
devions être à un angle de 30°) et le pilote coupe les gazes … nous pensons à
une manœuvre désespérée pour reprendre le contrôle du bâtiment (et par la même
sauver nos vies !) mais le bateau retombe, violemment, sur l’eau et c’est
reparti pleine balle … des malades ! Je peux vous dire que ça fait très
drôle ! Je suis sûr que ce sont des sadiques qui font des paris sur le
nombre de personnes qu’ils arriveront à faire vomir ! Et ça continuera
pendant une heure et je vais vous l’avouer, car je le dois, votre humble
serviteur a fait son devoir et a rempli son petit sac comme un grand garçon. Il
m’a été impossible de résister, c’est devenu contagieux ! Pour vous faire
visualiser la scène, je suis assis en face de Malo avec, à son côté droit, un
couple dont la femme nous offrira un spectacle incroyable aussi bien visuel
qu’auditif ! A côté d’eux une jeune femme déjà malade qui remplissait ses
sacs à une vitesse de croisière honnête, de l’autre côté, l’asiatique malade depuis
le début de la journée, une adolescente dont le visage passe par plusieurs
couleurs et les membres de l’équipage qui reviennent du pont supérieur avec des
sacs plein les mains, une scène digne de « Junior le Terrible ». Malo
résistera s’aidant de son lecteur mp3 pour se couper de cet enfer. Je me
console en pensant qu’il n’y avait pratiquement personne à faire le malin, sauf
bien sur quelques-uns comme toujours, rigolant à gorge déployée pendant que
d’autre remplissaient le buffet. Après coup j’aurais dû demander si je pouvais
être remboursé du prix du buffet étant donné que je leur ai tout rendu :D
Bref j’espère que certains se sentiront mal à la lecture de ces lignes, cela
vantera mon talent de narrateur ^^ ! Retour au port à 4.30pm ! Voilà
journée de folie complète mais et oui il y a un mais, nous ne sommes absolument
pas déçus de ce que nous avons vu, pas du tout mais nous le sommes plus de ce
que nous n’avons pas vu. Et oui, pas de tortues, pas de raies ou de requins,
pas de baleines et pas de petits poissons clown à la Nemo probablement cachés
au fond de leurs anémones, effrayés par ce courant qui balaya la Barrière. Mais
qui sait… pourquoi pas une prochaine fois ! See ya Fellows !
super les photos ! les poissons sont trop beaux
RépondreSupprimeret vous aussi les gars :)
Tout le mérite en revient à la Barrière :)
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